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Localisations[]
Skyrim[]
- Dans les pièces sous le pont menant à Vendeaume
- Sanctuaire de Voilneige
- Tour de garde de Markarth, sur une table dans le hall Nord des baraquements
- Bosquet voilé, à côté d'un Draugr
- Dans un camp de chasseurs non marqué au Nord de Narzulbur, à côté d'une couchette
Oblivion[]
- Leyawiin, à l'intérieur de la Maison d'Ahdarji, dans un coffre au pied du lit, deuxième étage de l'aile Ouest
Morrowind[]
- Daroder Helni
- Evilu Indrano
- Suran, sur Garothmuk gro-Muzbug
Contenu[]
Morrowind[]
Notre histoire se déroule en l'an 855 de l'ère Deuxième, après que le général Talos eût pris le nom de Tiber Septim et se fût lancé à la conquête de Tamriel. L'un de ses officiers supérieurs, Béatia d'Ylliolos, qui avait la charge des légions du nord de Bordeciel, tomba dans une embuscade alors qu'elle revenait d'une réunion avec l'empereur. Elle échappa de justesse à l'assaut, mais fut séparée de son armée, se retrouvant uniquement entourée de sa garde personnelle, forte de cinq hommes. Tous les six s'enfuirent à pied dans les montagnes enneigées ; l'attaque avait été si soudaine qu'ils n'avaient pas même eu le temps d'enfiler leurs armures.
" Si nous atteignons la corniche de Gorvigh, nous pourrons effectuer la jonction avec la légion postée à Porhnak, hurla le lieutenant Ascutus pour se faire entendre en dépit du vent violent.
- Nous ne pouvons pas aller par-là, répondit Béatia en secouant la tête. Ils nous auraient rattrapés avant que nous arrivions à mi-chemin. On devine déjà l'haleine de leurs chevaux en lisière des arbres. "
Elle guida ses compagnons jusqu'à un château en ruines qui se dressait sur la crête gelée de Nërone, faisant face à la corniche de Gorvigh. Perché en équilibre sur un promontoire rocheux, il ressemblait à de nombreuses places fortes du nord de Bordeciel, abandonnées après avoir fait partie de la ceinture protectrice décidée par Réman Cyrodil pour protéger le continent contre Akavir. Alors que, leur destination atteinte, ils allumaient un feu, ils entendirent l'armée des chefs de guerre de Danstrar derrière eux. L'ennemi avait décidé de monter le camp au sud-ouest, leur coupant ainsi toute voie de retrait autre que la mer. Les cinq gardes firent le tour du château tandis que Béatia contemplait les eaux nimbées de brume depuis le haut des remparts.
Elle lança une pierre au loin et la regarda ricocher à plusieurs reprises sur la glace avant de disparaître dans un trou et de couler au fond de l'eau.
" Il n'y a ni armes, ni nourriture, commandant, rapporta le lieutenant Ascutus. Il y a bien quelques armures dans un coin, mais elles ont souffert des éléments. J'ignore s'il est possible d'en tirer quelque chose.
- Nous ne tiendrons pas longtemps, répondit Béatia. Les Nordiques savent que nous serons vulnérables à la nuit tombée et cette vieille muraille à moitié éboulée ne les retiendra pas cinq minutes. S'il y a quoi que ce soit d'utilisable à l'intérieur du château, trouvez-le. Il faut absolument que nous puissions traverser la baie gelée et atteindre la corniche de Gorvigh. "
Démontant les quelques pièces encore utilisables, les gardes n'eurent besoin que de quelques minutes pour reconstituer deux armures de chitine à peu près utilisables, bien que bosselées et craquelées. Même les pirates et aventuriers qui avaient pillé les lieux au fil des ans n'avaient pas osé les emporter tant elles avaient l'air miteux. Les soldats prirent bien garde de ne pas les nettoyer, tant les pièces avaient l'air de tenir ensemble par la seule présence de la poussière qui les recouvrait intégralement.
" Elles ne nous protégeront guère et ne feront que nous ralentir, grommela Ascutus. Si nous traversons la glace en courant dès la nuit tombée...
- Ceux qui ont préparé l'embuscade à laquelle nous venons d'échapper s'y attendront forcément. C'est maintenant que nous devons nous mettre en mouvement, sans leur laisser le temps d'approcher. "
Béatia traça un plan de la baie dans la poussière et relia le château à la corniche de Gorvigh d'un long arc de cercle.
" Il faut que vous traversiez la baie en longeant le bord, là où la glace est la plus épaisse, expliqua-t-elle. De cette manière, vous bénéficierez de l'abri des nombreux rochers visibles d'ici.
- Vous n'allez tout de même pas rester ici pour nous couvrir !
- Bien sûr que non, répondit-elle en traçant une ligne droite entre leur position et leur objectif. Je vais enfiler l'une des armures de chitine et essayer de traverser en trace directe. Si vous ne me voyez pas en arrivant de l'autre côté, partez sans m'attendre et rendez-vous à Porhnak. "
Le lieutenant Ascutus tenta bien de dissuader son officier supérieur, mais il savait qu'elle n'ordonnerait jamais à l'un de ses hommes de faire diversion pendant qu'elle s'enfuyait avec les autres. Il ne vit donc qu'un seul moyen de continuer à la servir. Il ne fut pas aisé de la convaincre mais, finalement, elle accepta qu'il l'accompagne.
Bien que bas sur l'horizon, le soleil projetait encore une lumière diffuse baignant la neige d'une lueur fantomatique quand les six compagnons descendirent furtivement jusqu'au bord de l'eau en s'abritant derrière les rochers. Béatia et Ascutus avançaient lentement, terriblement conscients du moindre bruit que faisait leur armure en raclant contre la roche. Une fois en bas, Béatia donna l'ordre à ses quatre autres gardes de partir sans perdre de temps en direction de la corniche, comme prévu.
Quand ses hommes eurent atteint leur premier abri, un pic de pierre s'élevant de biais à la base du promontoire, Béatia tendit l'oreille afin d'essayer de déterminer s'ils avaient été repérés. Rien. Ascutus hocha la tête sans trahir la moindre inquiétude. Posant le pied sur la glace, ils se mirent tous deux à courir.
Lorsque Béatia avait observé la baie depuis le haut des remparts, la surface de l'eau lui avait semblé recouverte d'une couche de blancheur uniforme. De plus près, elle constata que la brume était bien moins statique qu'elle ne l'avait cru. Même si elle ne montait qu'à hauteur des chevilles, elle créait des formes étranges devant eux, comme si elle se soulevait à l'approche d'intrus qu'elle considérait comme ses ennemis. Ils se trouvaient totalement à découvert et ce fut presque un soulagement pour Béatia d'entendre le cri poussé par un éclaireur adverse : ils venaient d'être remarqués.
Ils n'eurent pas besoin de se retourner pour voir si on les suivait, le bruit des chevaux au galop et des brindilles cassées résonnant dans l'air nocturne.
Béatia s'interdit de jeter un oeil en direction du nord afin de voir si ses autres hommes avaient réussi à s'enfuir. Asculus suivait l'allure qu'elle imposait, le souffle court. Il était habitué à porter une armure bien plus lourde, mais les articulations de celle-ci étaient si rigides qu'il avait du mal à plier les genoux.
La côte opposée semblait toujours à une éternité d'eux quand la première volée de flèches fendit l'air. La plupart ricochèrent sur la glace, mais quelques-unes vinrent se briser contre leurs armures. Béatia remercia mentalement l'armurier, mort depuis longtemps, qui les avait fabriquées. Ils accélérèrent le pas alors que le déluge de flèches se poursuivait sans relâche.
" Stendarr soit loué, haleta Ascutus. Si nous n'avions trouvé que des armures de cuir au château, nous serions déjà transformés en pelotes d'épingles. Si seulement ces saletés n'étaient pas si rigides... "
Béatia avait la sensation que les articulations de son armure s'assouplissaient lentement, chacune de ses foulées lui demandant un peu moins d'efforts. D'un autre côté, la fatigue commençait à se faire sérieusement sentir et, même s'ils se rapprochaient de la côte, ils allaient de moins en moins vite. C'est alors qu'elle entendit le bruit qu'elle redoutait depuis de longues minutes, celui des sabots sur la glace. Craignant la chute, les cavaliers n'osaient pas trop pousser leurs montures, mais ils auraient bientôt rejoint les fuyards..
Les vieilles armures en chitine pouvaient résister aux flèches tirées en cloche, mais pas à une lance propulsée par un cheval au galop. Ils n'avaient plus qu'une seule chance, atteindre la protection des rochers avant d'être rattrapés.
Le martèlement des sabots sur la glace était devenu assourdissant quand Béatia et Ascutus rejoignirent enfin la côte accidentée. Les rochers coupants qui se dressaient devant les deux fuyards empêcheraient les cavaliers de les suivre, mais la glace se mit à craquer sous leurs pieds. Jetant leurs dernières forces dans la bataille, ils couvrirent les quelques mètres les séparant encore du bord et bondirent en sentant le sol se soulever.
Ils retombèrent sur la glace dans un grand fracas et tentèrent bien de se remettre debout pour sauter sur la rive, mais la glace craquelée se déroba sous leurs pieds, les projetant dans une eau si glacée qu'elle leur infligea une sensation de brûlure. La main droite d'Ascutus trouva une profonde fissure dans un rocher, tandis que Béatia tentait de s'agripper au sien des deux mains, mais le givre le rendait glissant. Plaqués contre la roche, ils étaient bien incapables de faire face à l'armée qui se trouvait sur leurs talons.
Une grande clameur de terreur retendit alors derrière eux et couvrit un instant les craquements de la glace. Puis le calme retomba soudainement, uniquement rompu par le sifflement du vent et les clapotis de l'eau. Quelques secondes plus tard, les deux compagnons entendirent qu'on descendait vers eux en courant depuis la côte.
Les quatre gardes avaient traversé la baie sans encombre. Deux d'entre eux aidèrent Béatia à les rejoindre, les deux autres s'occupant d'Ascutus. Ils poussèrent force jurons et grognements en constatant combien pesaient leur commandant et leur lieutenant, mais parvinrent tout de même à les tirer jusqu'à la corniche de Gorvigh.
" Par Mara, qu'est-ce qu'elles sont lourdes, pour des armures légères ! s'exclama l'un d'eux.
- C'est vrai... mais cela constitue parfois un avantage ", répondit Béatia.
Et, souriant malgré sa lassitude, elle se retourna vers la baie... et les longues fissures qui prenaient naissance au coeur de la glace depuis les deux lignes parallèles qu'Ascutus et elle avaient tracées en courant dans leurs armures de chitine.
Skyrim[]
Notre histoire se déroule en l'an 855 de l'ère Deuxième, après que le général Talos prit le nom de Tiber Septim et se lança à la conquête de Tamriel. L'un de ses officiers supérieurs, Beatia d'Ylliolos, tomba dans une embuscade alors qu'elle revenait d'une réunion avec l'empereur. Elle échappa de justesse à l'assaut, mais fut séparée de son armée, se retrouvant uniquement entourée de sa garde personnelle, forte de cinq hommes. Tous les six s'enfuirent à pied dans les montagnes enneigées ; l'attaque avait été si soudaine qu'ils n'avaient pas même eu le temps d'enfiler leurs armures.
– Si nous atteignons la corniche de Gorvigh, nous pourrons effectuer la jonction avec la légion postée à Porhnak, hurla le lieutenant Ascutus pour se faire entendre en dépit du vent violent.
– Nous ne pouvons pas aller par-là, répondit Beatia en secouant la tête. Ils nous auraient rattrapés avant que nous arrivions à mi-chemin. On devine déjà l'haleine de leurs chevaux en lisière des arbres.
Elle guida ses compagnons jusqu'à un château en ruines qui se dressait sur la crête gelée de Nerone, face à la corniche de Gorvigh. Perché sur un promontoire rocheux, il ressemblait à de nombreuses places fortes du nord de Bordeciel, abandonnées après avoir fait partie de la ceinture protectrice établie par Reman le Cyrodiil pour protéger le continent contre Akavir. Alors que, leur destination atteinte, ils allumaient un feu, ils entendirent l'armée des chefs de guerre de Danstrar derrière eux. L'ennemi avait décidé de monter le camp au sud-ouest, leur coupant ainsi toute voie de retrait autre que la mer. Les cinq gardes firent le tour du château tandis que Beatia contemplait les eaux nimbées de brume depuis le haut des remparts.
Elle lança une pierre au loin et la regarda ricocher à plusieurs reprises sur la glace avant de disparaître dans un trou et de couler au fond de l'eau.
– Il n'y a ni armes ni nourriture, commandant, rapporta le lieutenant Ascutus. Il y a bien quelques armures dans un coin, mais elles ont souffert des éléments. J'ignore s'il est possible d'en tirer quelque chose.
– Nous ne tiendrons pas longtemps, répondit Beatia. Les Nordiques savent que nous serons vulnérables à la nuit tombée et cette vieille muraille à moitié éboulée ne les retiendra pas cinq minutes. S'il y a quoi que ce soit d'utilisable à l'intérieur du château, trouvez-le. Il faut absolument que nous puissions traverser la baie gelée et atteindre la corniche de Gorvigh.
Démontant les quelques pièces encore utilisables, les gardes n'eurent besoin que de quelques minutes pour reconstituer deux armures de chitine à peu près utilisables, bien que bosselées et craquelées. Même les pirates et aventuriers qui avaient pillé les lieux au fil des ans n'avaient pas voulu les emporter tant elles avaient l'air miteux. Les soldats prirent bien garde de ne pas les nettoyer, tant les pièces avaient l'air de tenir ensemble par la seule présence de la poussière qui les recouvrait intégralement.
– Elles ne nous protégeront guère et ne feront que nous ralentir, grommela Ascutus. Si nous traversons la glace en courant dès la nuit tombée...
– Ceux qui ont préparé l'embuscade à laquelle nous venons d'échapper s'y attendront forcément. C'est maintenant que nous devons nous mettre en mouvement, sans leur laisser le temps d'approcher.
Beatia traça un plan de la baie dans la poussière et relia le château à la corniche de Gorvigh d'un long arc de cercle.
– Il faut que vous traversiez la baie en longeant le bord, là où la glace est la plus épaisse, expliqua-t-elle. De cette manière, vous bénéficierez de l'abri des nombreux rochers visibles d'ici.
– Vous n'allez tout de même pas rester ici pour nous couvrir !
– Bien sûr que non, répondit-elle en traçant une ligne droite entre leur position et leur objectif. Je vais enfiler l'une des armures de chitine et essayer de traverser en trace directe. Si vous ne me voyez pas en arrivant de l'autre côté, partez sans m'attendre et rendez-vous à Porhnak.
Le lieutenant Ascutus tenta bien de dissuader son officier supérieur, mais il savait qu'elle n'ordonnerait jamais à l'un de ses hommes de faire diversion pendant qu'elle s'enfuyait avec les autres. Il était également conscient que sans diversion, ils mourraient tous avant d'atteindre la corniche de Gorvigh. Il ne vit donc qu'un seul moyen de continuer à servir Beatia. Il ne fut pas aisé de la convaincre, mais finalement, elle accepta qu'il l'accompagne.
Bien que bas sur l'horizon, le soleil projetait encore une lumière diffuse baignant la neige d'une lueur fantomatique quand les six compagnons descendirent furtivement jusqu'au bord de l'eau en s'abritant derrière les rochers. Beatia et Ascutus avançaient lentement, terriblement conscients du moindre bruit que faisait leur armure en raclant contre la roche. Une fois en bas, Beatia donna l'ordre à ses quatre autres gardes de partir sans perdre de temps en direction de la corniche, comme prévu.
Quand ses hommes eurent atteint leur premier abri, un pic de pierre s'élevant de biais à la base du promontoire, Beatia tendit l'oreille afin d'essayer de déterminer s'ils avaient été repérés. Rien. Ascutus hocha la tête sans trahir la moindre inquiétude. Posant le pied sur la glace, ils se mirent tous deux à courir.
Lorsque Beatia avait observé la baie depuis le haut des remparts, la surface de l'eau lui avait semblé recouverte d'une couche de blancheur uniforme. De plus près, elle constata que la brume était bien moins statique qu'elle ne l'avait cru. Même si elle ne montait qu'à hauteur des chevilles, elle créait des formes étranges devant eux, comme si elle se soulevait à l'approche d'intrus qu'elle considérait comme ses ennemis. Ils se trouvaient totalement à découvert et ce fut presque un soulagement pour Beatia d'entendre le cri poussé par un éclaireur adverse : ils venaient d'être remarqués.
Ils n'eurent pas besoin de se retourner pour voir si on les suivait, le bruit des chevaux au galop et des brindilles cassées résonnant dans l'air nocturne.
Beatia s'interdit de jeter un œil en direction du nord afin de voir si ses autres hommes avaient réussi à s'enfuir. Asculus suivait l'allure qu'elle imposait, le souffle court. Il était habitué à porter une armure bien plus lourde, mais les articulations de celle-ci étaient si rigides qu'il avait du mal à plier les genoux.
La côte opposée semblait toujours à une éternité d'eux quand la première volée de flèches fendit l'air. La plupart ricochèrent sur la glace, mais quelques-unes vinrent se briser contre leurs armures. Beatia remercia mentalement l'armurier, mort depuis longtemps, qui les avait fabriquées. Ils accélérèrent le pas alors que le déluge de flèches se poursuivait sans relâche.
– Stendarr soit loué, haleta Ascutus. Si nous n'avions trouvé que des armures de cuir au château, nous serions déjà transformés en pelotes d'épingles. Si seulement ces saletés n'étaient pas si rigides...
Beatia avait la sensation que les articulations de son armure se raidissaient progressivement, chacune de ses foulées lui demandant un peu plus d'efforts. Elle devait se rendre à l'évidence : même s'ils se rapprochaient de la côte, ils couraient de moins en moins vite. C'est alors qu'elle entendit le bruit qu'elle redoutait depuis de longues minutes, celui des sabots sur la glace. Craignant la chute, les cavaliers n'osaient pas trop pousser leurs montures, mais ils auraient bientôt rejoint les fuyards.
Les vieilles armures en chitine pouvaient résister aux flèches tirées en cloche, mais pas à une lance propulsée par un cheval au galop. Ils n'avaient plus qu'une seule chance, atteindre la protection des rochers avant d'être rattrapés.
Le martèlement des sabots sur la glace était devenu assourdissant quand Beatia et Ascutus rejoignirent enfin la côte accidentée. Les rochers coupants qui se dressaient devant les deux fuyards empêcheraient les cavaliers de les suivre, mais la glace se mit à craquer sous leurs pieds. Jetant leurs dernières forces dans la bataille, ils couvrirent les quelques mètres les séparant encore du bord et bondirent en sentant le sol se soulever.
Ils retombèrent sur la glace dans un grand fracas et tentèrent bien de se remettre debout pour sauter sur la rive, mais la glace craquelée se déroba sous leurs pieds, les projetant dans une eau si glacée qu'elle leur infligea une sensation de brûlure. La main droite d'Ascutus trouva une profonde fissure dans un rocher, tandis que Beatia tentait de s'agripper au sien des deux mains, mais le givre le rendait glissant. Plaqués contre la roche, ils étaient bien incapables de faire face à l'armée qui se trouvait sur leurs talons.
Une grande clameur de terreur retendit alors derrière eux et couvrit un instant les craquements de la glace. Puis le calme retomba soudainement, uniquement rompu par le sifflement du vent et les clapotis de l'eau. Quelques secondes plus tard, les deux compagnons entendirent qu'on descendait vers eux en courant depuis la côte.
Les quatre gardes avaient traversé la baie sans encombre. Deux d'entre eux aidèrent Beatia à les rejoindre, les deux autres s'occupant d'Ascutus. Ils poussèrent force jurons et grognements en constatant combien pesaient leur commandant et leur lieutenant, mais parvinrent tout de même à les tirer jusqu'à la corniche de Gorvigh.
– Par Mara, qu'est-ce qu'elles sont lourdes, pour des armures légères ! s'exclama l'un d'eux.
– C'est vrai... mais cela constitue parfois un avantage, répondit Beatia.
Et, souriant malgré sa lassitude, elle se retourna vers la baie... et les longues fissures qui prenaient naissance au cœur de la glace depuis les deux lignes parallèles qu'Ascutus et elle avaient tracées en courant dans leurs armures de chitine.
Apparitions[]
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Tout crédit leur revient donc pour les éléments empruntés à leur travail.
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